Coup de fil à … Jean-Luc Arassus, président de la FFS
''Aucune candidature n'est aujourd'hui soutenue de manière particulière. Les candidats partent sur la même ligne de départ''.
17/07/2019 par Juliette Daquin
La rubrique « coup de fil à » continue ! Elle consiste à prendre des nouvelles de celles et ceux qui font ou ont fait l’actualité dans le monde du surf récemment.
Aujourd’hui, c’est Jean-Luc Arassus que nous avons eu au téléphone. Le président de la Fédération française de surf a récemment reçu la légion d’honneur pour son engagement au sein de la fédé, et espère « que l’ensemble du surf français en prenne une partie« . Pendant quelques minutes au bout du fil, il nous a fait part de ses ambitions pour le surf, notamment en tant que discipline olympique.
Pour rappel, Paris 2024 a clos, avant-hier à minuit, son appel à candidatures pour le site appelé à accueillir les compétitions de surf dans le cadre des Jeux de Paris 2024. 5 territoires se sont officiellement portés candidats.
Bonjour Monsieur Arassus ! Tout d’abord bravo pour cette récompense reçue en début de semaine. On a vu que depuis hier, 5 sites sont officiellementcandidats pour accueillir les épreuves de surf. Quels vont être désormais les moments clés concernant l’évolution de ces candidatures pour 2019 ?
« Bonjour ! Merci beaucoup. Merci pour votre appel c’est sympa, ça me fait vraiment plaisir que Surf Session me remercie. Concernant cette récompense, j’espère vraiment que l’ensemble du surf français en prenne une partie. Pour en revenir aux JO, il va y avoir une évaluation des sites du 25 juillet à fin août par le COJO (Comité Organisateur des Jeux Olympiques), l’ISA (Fédération internationale de surf) et la FFS (Fédération française de surf). Nousallons avoir des réunions et des temps de travail pour essayer de dégager des recommandations, pour que fin septembre, les dossiers de candidatures soient verrouillés, avec une annonce officielle du site retenu pour la fin de l’année 2019.
Est-ce qu’il y a déjà des favoris quant au spot de compétition pour 2024 ?
Aujourd’hui, il n’y a aucun choix de fait et tous les candidats partent sur la même ligne de départ. Chacun avec ses atouts, ses points forts et ses points faibles. Dans tous les cas, aujourd’hui, la seule chose que l’on puisse dire, c’est qu’il faut se réjouir qu’il y ait 5 candidats pour l’organisation de ces JO 2024. Effectivement, concernant la candidature de Tahiti, tout le monde, du moins la communauté surf, connaît très bien les avantages de l’île donc ça a pu créer la surprise mais heureusement, l’organisation de l’épreuve n’est pas uniquement sportive. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte.
Que pensez-vous de cet engouement autour de la candidature de Tahiti ?
Les spots tahitiens ont quelques atouts différents de ceux de la métropole mais ils sont sur la ligne de départ comme les autres, ils n’ont pas gagné. Aucune candidature n’est aujourd’hui soutenue de manière particulière et il faut vraiment le prendre comme un postulat de base. Je comprends bien l’engouement, la surprise. C’est vrai que ça suscite quelques interrogations. La Polynésie française c’est la France. Les Tahitiens font partis de l’équipe de France. Si aujourd’hui on partait aux JO, Michel Bourez serait dans cette équipe de France donc je peux très bien saisir cet engouement.
Mais tout comme les autres îles françaises. Par exemple, si la Réunion n’avait (malheureusement) pas la problématique des requins, la vague de St-Leu aurait pu être une vague magique pour ces JO.
Quel est l’enjeu, la responsabilité derrière l’organisation de ces JO 2024 à Paris ?
L’objectif principal pour le surf est de rester aux JO. L’enjeu est donc majeur. Aujourd’hui, on est à Tokyo. En 2024 on va être à Paris. Si on est à Los Angeles en 2028, on reste olympique ad vitam aeternam. Si on reste trois fois d’affilé aux JO, on s’installe dans le programme des jeux et ça, ça a son avantage. Paris va donc avoir une responsabilité très importante quant à la réussite de cette affaire car elle implique nécessairement l’institutionnalisation du surf comme discipline olympique.
Vous êtes membre de l’ISA, quel est l’enjeu de la coopération ISA/WSL notamment concernant le dopage aux JO ?
Le premier objectif va être un soutien et une coopération pour que les JO se passent bien. Il est bien évident qu’au travers des athlètes professionnels et du reste, ce sera aussi un argument pour montrer au monde entier ce qu’est le surf. On n’est plus du tout sur la même échelle. Par exemple pour le golf, le golfeur qui n’est pas dans les meilleurs joueurs mondiaux mais qui a gagné les JO aura 10 fois plus d’audience que celui qui a gagné le PGA (Professional Golfer’s Association).
Aujourd’hui, les JO ce sont des milliards de personnes qui regardent les épreuves. Si la WSL n’est pas solidaire, la légitimité, la présence du surf aux JO serait un peu décrédibilisée. La WSL en a donc elle aussi besoin. Tout le monde a besoin de la discipline olympique ».
Le site des compétitions de surf devrait être choisi durant le premier semestre 2020, en attente de la validation définitive en décembre 2020 du surf par le CIO, comme nouveau sport inscrit au programme des Jeux de Paris en 2024.
Si le surf est définitivement confirmé au programme des Jeux de Paris en 2024, il présentera une épreuve féminine et une épreuve masculine de shortboard, comptant vingt-quatre athlètes chacune. Cette parité parfaite sera effective pour les quatre sports additionnels proposés par Paris 2024 (breaking, escalade, skateboard et donc surf), entérinés par la Session du CIO, le 25 juin dernier.
Johanne Defay, Vahine Fierro et Kauli Vaast, provisoirement qualifiés pour les Jeux Olympiques, ont notamment été à la hauteur avec des scores majeurs.