On a testé (en Islande) la nouvelle Yulex de Patagonia

Que vaut la première combinaison au monde sans néoprène ? Retour d'un test exclusif en eaux froides...

04/08/2016 par Romain Ferrand

Patagonia n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié quand il s’agit d’éprouver ses produits. Il y a quelques semaines, la marque californienne a envoyé en Islande une poignée de journalistes surf afin de tester en exclusivité la nouvelle Yulex, première combinaison au monde sans néoprène. On y était, et on n’a pas été déçus.

C’est que l’événement était de taille, Patagonia s’apprêtant à frapper un grand coup. Après des années de recherche et développement, c’est une véritable innovation technologique qui arrive sur le marché. Adieu le néoprène polluant, bonjour la gomme naturelle.

Depuis 3 ans, Patagonia travaille en effet avec la société Yulex qui élabore du bio-caoutchouc d’origine végétale. D’abord issue de tiges de Guayule, la matière première des modèles 2016 provient désormais de la sève d’Hévéas issus d’une forêt guatémaltèque certifiée FSC (Forest Stewarship Council) et extraite grâce à une méthode artisanale et traditionnelle (voir vidéo en bas de page). Une matière organique qui compose 85% de la combinaison. Du jamais vu.

Mais que vaut une combinaison de surf sans néoprène, en terme de confort, de souplesse et de chaleur ? C’est pour répondre à ces questions que nous nous sommes rendus en Islande, accompagnés entre autres du surfeur pro portoricain Otto Flores ainsi que du chargeur hawaïen Kohl Christensen, tous deux ambassadeurs de la marque plus habitués au boardshort qu’à la cagoule.

Avec une eau située entre 6 et 7°C (nous nous y sommes rendus fin mai) et des plans d’eau balayés par le vent et la pluie, les conditions étaient réunies pour tester la Yulex. Au choix : la R3 (3,5/4,5mm) ou  la R4 (4,5/5,5mm à cagoule intégrée). La R5 (6,5/5,5 à cagoule intégrée) conçue pour barboter dans une eau comprise entre 0 et 3°C n’était pas nécessaire, même pour les frileux extrêmes.

Première surprise en enfilant la R3 : la Yulex (3,5/4,5mm) offre un stretch plus que correct malgré son épaisseur. La combinaison laisse apparaître une conception robuste et bien finie, à l’image des premiers modèles de la gamme. Malgré la réticence de certains à se jeter à l’eau, la chaleur générée au bout après deux minutes ne laisse guère d’autres choix que d’y aller. En d’autres mots, on crève de chaud dans nos combis.

Dès les premières minutes dans l’eau, notre premier ressenti se confirme : la combinaison est vraiment chaude, nous faisant presque oublier qu’on surfe en Islande. On enchaînera les sessions d’1h à 1h30 et même jusqu’à 2h sur une jolie droite, sans être gênés par la température de l’eau (à part aux pieds et aux mains, n’étant pas équipés en conséquence). Niveau confort et aisance à la rame, même constat : la Yulex est agréable à porter et n’a rien à envier aux combinaisons d’hiver classiques et d’épaisseur semblable.

Autre point positif une fois de retour sur la terre ferme : le temps de séchage rapide. Une caractéristique qui se vérifie notamment au niveau des panneaux en polyester recyclé – un matériau exclusif – qui a remplacé la laine à l’intérieur de la combinaison. Pendant le trip, nos combinaisons avaient le temps de sécher entre deux sessions dans les camions malgré la promiscuité et l’humidité ambiante. Un atout non négligeable.

Résultat :

le bilan était unanime à l’issue de cette expédition-test : la Yulex nous a tous convaincus, et ce sur tous les points. La gamme est clairement à classer dans le haut de gamme, mais son prix – plutôt élevé – est assumé par la marque et justifié par la qualité du produit.

Si Patagonia est le premier fabricant au monde à produire une combinaison sans néoprène, elle met déjà sa technologie à disposition des autres marques. Ces dernières sauront-elles saisir l’opportunité qui s’offre à elles ? L’avenir nous le dira.

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La gamme Yulex 2016 est disponible en magasin depuis le 3 août, et sera en vente patagonia.com à partir du 31 août. Une tournée test est prévue en septembre sur le littoral français.

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Otto Flores semble bien s’adapter à sa nouvelle peau – ©Al McKinnon/Patagonia



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