Chaque année, la saison cyclonique agite l’océan Atlantique. Selon où on se trouve elle provoque des dégâts ou génère des houles salutaires. Explications.
1. La bonne appellation
Ouragan, tempête, typhon… : on emploie tout un tas de mots pour désigner ces dépressions violentes. L’appellation adéquate dépend en fait de la région et de la vitesse du vent de la perturbation.
Dans l’Atlantique Nord, en dessous de 63 km/h, on parlera de dépression tropicale. Entre 63 et 117 km/h, ce sera une tempête tropicale et au-delà, un ouragan.
2. Petits noms
Arthur, Teddy, Vicky, Marco… Pour chaque saison est prévu une liste de 21 prénoms définis, pour l’océan Atlantique, par le National Hurricane Center de Miami. Il existe six listes qui sont donc réutilisés tous les… six ans.
Jusqu’au début du XXème siècle, les ouragans qui frappaient les îles espagnoles des Caraïbes étaient nommés selon le saint patron du jour. Ainsi, à Porto Rico par exemple, on perpétue les souvenirs malheureux de » Santa Ana » le 26 juillet 1825, de « San Felipe » le 13 septembre 1876, et puis à nouveau du terrible second » San Felipe » de 1928.
Mais selon Météo-France, ce serait les marins de la flotte américaine, qui seraient les véritables initiateurs de l’emploi de ces prénoms. Pour les phénomènes naturels, et notamment les cyclones, ils ont imaginé d’officialiser l’utilisation de l’alphabet phonétique pour les repérer. Cet alphabet était alors celui employé dans les services de transmission avec notamment : A comme ABLE, B comme BAKER, C comme CHARLIE, etc …
Toujours d’après un très sérieux article de Météo-France, on apprend que de manière moins officielle, les « marines » ont rapidement pris l’habitude de personnaliser les dépressions ou tempêtes qu’ils rencontraient par d’autres noms ou prénoms. Si elles faisaient peu de dégâts et que le vaisseau et son équipage s’en sortaient bien, on lui attribuait rapidement le prénom de la « girlfriend » de l’un, de l’épouse de l’autre.
Et si la mer était démontée, les hommes malades donnaient le premier prénom féminin peu sympathique qui leur venait en tête.
Lorsqu’un ouragan ou une tempête est considéré comme destructeur et / ou mortel, le comité vote pour retirer l’utilisation d’un nom. Le nom est généralement retiré de la liste et remplacé par un autre du même genre et débutant par la même lettre.
La liste des noms utilisée pour nommer les tempêtes et les ouragans pour 2022 sera la même que celle de la saison cyclonique 2016, sauf Martin et Owen qui ont remplacé respectivement Matthew et Otto qui ont été retirés à cause de leurs impacts.
Les noms utilisés en 2022 qui pourraient faire l’objet d’un retrait à cause de leurs effets seront annoncés au printemps 2023 lors de la réunion de l’Organisation météorologique mondiale.
3. Fetch
Un cyclone, en se développant, peut occuper au dessus des océans un diamètre de 500 à 1000 km et se déplacer sur plusieurs milliers de kilomètres ! Pendant ce parcours, les vents soufflent sur la surface de l’eau : c’est le fetch. Plus la distance parcourue par le vent sans rencontrer d’obstacle est longue, plus la hauteur des vagues sera grande.
4. Précoce
Chaque année, la saison cyclonique court officiellement du 1er juin au 30 novembre. Mais, fait exceptionnel en 2016, l’ouragan Alex s’est développé dès le 13 janvier au sud des Açores. C’était la première fois depuis 1938 qu’un tel phénomène était identifié.
5. Saison en cours
La saison cyclonique s’étend chaque année officiellement du 1er juin au 30 novembre. Selon les experts, la saison cyclonique 2022 s’annonce « active ».
Conséquence les 6 établissements météorologiques de références pour la zone tablent en moyenne sur 14.4 tempêtes tropicales, 7.2 ouragans dont 3.2 qui seront intenses.
Les températures chaudes de l’océan Atlantique faciliteront le développement des phénomènes météorologiques.
6. Prévisions
Si on fait une moyenne de 1981 à aujourd’hui, 12 tempêtes tropicales et 2,7 ouragans majeurs se forment chaque saison. Une moyenne bien éloignée du record établi en 2005 qui avait vu 27 cyclones débouler !
Les prévisionnistes de Weather Channel disent s’attendre cette année à 18 tempêtes, dont neuf ouragans et quatre qui pourraient devenir des ouragans majeurs.
7. Surf
Fin août, septembre, octobre sont des périodes particulièrement agréables pour le surf. Les houles issues des cyclones sont nombreuses, fréquentes et arrivent avec de belles périodes. Les vagues sont bien rangées et puissantes. Parfois même trop et certains spots saturent…
8. Trajectoire
Dans l’Atlantique Nord, les systèmes cycloniques naissent généralement au large de l’Afrique occidentale pour traverser l’Atlantique tout en se renforçant et en prenant la direction du Nord en approchant le golfe du Mexique puis remontent carrément le long de la côte Est des Etats-Unis pour y mourir à petit feu.
9. Voyage
La houle créée à l’autre bout de l’Atlantique traverse alors l’océan pour venir jusqu’à nous ! Si les vents locaux ne l’abîme pas, c’est la garantie de belles conditions de surf !
10. Sanction
S’il fait bon, en France et sur la façade atlantique européenne, recevoir les houles cycloniques, se faire frapper de plein fouet par les vents et pluies associés aux cyclones cause chaque année des milliards de dégâts. En 2012, l’ouragan Sandy a ainsi coûté 20 milliards aux assureurs…Sans parler des pertes humaines toujours dramatiques.