On s'en doutait un peu, mais cette fois c'est la science et le corps médical qui le disent...
24/05/2020 par Olivier Servaire
On le sentait bien, et forcément on avait très envie d’y croire, les plages et l’océan ne sont pas les endroits où l’on risque le plus d’attraper le coronavirus. Alors quand la science et le corps médical confirment ce pressentiment, on partage l’information avec plaisir !
DES RECHERCHES POSITIVES
Début mai, leHaut conseil à la santé publique (HCSP) avait déjà indiqué que « l’analyse de la littérature scientifique ne permet pas de confirmer, à ce jour, la présence de SARS-CoV-2 infectieux dans les eaux du milieu naturel ».
Mais il fallait encore vérifier, et c’est d’abord l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), qui s’est demandé si des eaux usées pouvaient passer le barrage des stations d’épuration pour venir contaminer l’eau de mer. Et les résultats des premières analyses moléculaires menées par son laboratoire nantais vont nous encourager à continuer à surfer.
Pour arriver à cette conclusion positive, le laboratoire a d’abord procédé à la dissection de 21 échantillons de mollusques prélevés sur les différentes façades maritimes françaises (côte normande, côtes bretonnes, façade atlantique et façade méditerranéenne). Après avoir analysé leurs tissus, il apparaît qu‘aucun n’a présenté de trace de SARS-CoV-2, alors que 6 montraient bien des signes de contamination par des rejets humains.
Ensuite l’analyse a porté sur quatre échantillons d’eau marine provenant également des 3 façades maritimes, et potentiellement soumise à des rejets humains. Ils n’ont pas présenté de traces de SARS-CoV-2 non plus. C’est une bonne nouvelle estime la virologiste Soizick Le Guyader qui a annoncé la poursuite des analyses sur les mêmes sites pendant les mois à venir.
De l’autre coté des Pyrénées, le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC) a sorti une note concernant les plages le 7 mai. Il en ressort que « En ce qui concerne l’eau de mer, l’effet de dilution, ainsi que la présence de sel, sont des facteurs qui contribuent probablement à la diminution de la charge virale et à son inactivation« . Et pour le coté plage, que « l’action combinée du sel de l’eau de mer, du rayonnement ultraviolet solaire et de la température élevée que peut atteindre le sable est favorable à l’inactivation des agents pathogènes« .
LA PLAGE SUR AVIS MÉDICAL
De nombreux médecins et épidémiologistes ont donné de la voix pour encourager le retour à l’océan. Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste suisse réputé, rappelle déjà que le coronavirus est un virus enveloppé, et donc assez fragile. Selon lui la transmission par l’eau reste donc peu probable: « À ma connaissance, ce n’est pas un virus environnemental, il ne se plaît pas dans l’eau. » dit-il à Heidi News.
« Les plages sont les endroits où on a le moins de chance d’être contaminé et elles n’auraient pas dû être fermées. » assène carrément Jean-François Toussaint, professeur de physiologie et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes) à France-Info. Citant également Eric Caumes, chef du service des maladies Infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, il ajoute qu' »il ne faut pas laisser les personnes dans des endroits confinés, il faut au contraire aller là où l’air se renouvelle le plus souvent. Il n’y a pas d’autre endroit que les plages pour voir un tel renouvellement« .
Le docteur Guillaume Barucq qui ne disait pas autre chose dans son appel à permettre la réouverture de notre océan émis il y a plus d’un mois, s’est réjouit sur twitter de voir « que le bon sens l’emporte enfin« .
Plus virulent, le médecin Dominique Dupagne y est allés de son coup de gueule sur le même twitter : « Bon, et si on arrêtait le délire sur les plages de l’Atlantique ? S’il y a un endroit où l’on a aucune chance d’attraper le SarsCov2, c’est bien sur une grande plage ! Les aérosols émis par les tousseurs sont instantanément dispersés par les vents, plus puissants qu’en ville.Sur une plage, on touche les membres de son groupe familial, mais on n’a aucun contact tactile avec ses voisins. Il suffit d’imposer un écart de deux mètres entre les groupes familiaux pour une sécurité maximale. L’eau de mer dilue le virus et ne peut transmettre la maladie. Rien ne permet de penser que le sable puisse transmettre le virus. Les paranoïaques peuvent choisir la zone où le sable a été lavé par la marée précédente. (je parle bien des plages de l’Atlantique).Bref, sur une grande plage, sans masque, à 2 mètre de son voisin, on court moins de risque qu’en marchant sans masque en ville ou en prenant les transports en commun aux heures de pointe avec un masque. Il faut vraiment éviter d’emmerder les gens pour rien« .
Espérons que le message passera pour aider à lever les derniers interdits sur les quelques plages toujours fermées, ou celles ou règnent encore des horaires restrictifs. Car comme on vient de le voir, ces restrictions n’ont vraisemblablement aucun fondement sanitaire…
Les autres plages resteront ouvertes, mais seront interdites aux personnes ne résidant pas sur la Gold Coast. La Nouvelle-Zélande, elle, est plus stricte.
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