Léo-Paul Etienne, 15 ans, est devenu avant-hier à Salinas le quatrième Français à remporter un titre mondial aux Vissla ISA World Juniors Championships. Il rejoint Vetea David (1986), la Basque Pauline Ado (2006) et la Réunionnaise Cannelle Bulard (2011) au palmarès. Une victoire qu’il a décroché avec la manière, alors que les pronostics ne jouaient pas en sa faveur.
Opposé aux deux Américains Nolan Rapoza et Griffin Colapinto, annoncés – sûrement un peu trop vite – ultra favoris de cette finale, l’Antillais a très vite pris les devants. En tête de la série dès sa première vague, Léo-Paul Etienne ne quittera jamais cette position. Dans des vagues de plus de 2m et à coup de rollers backside toujours plus explosifs, le Français décrochera la médaille d’or sans trembler. Le tout nouveau Champion du monde déclarait à sa sortie de l’eau “C’est incroyable ! Pour un premier championnat du monde ! Quand je suis venu ici, je rêvais de gagner. J’y pensais, mais je ne croyais pas que c’était possible. J’ai réussi à avoir mes deux bonnes vagues et à impressionner les juges avec mon surf backside. La médaille d’argent est celle de toute l’équipe !”.
La France, et la Guadeloupe, auraient pu conquérir un second titre mondial. Kim Véteau avait été impressionnante lors des repêchages avec une vague énorme et la meilleure manoeuvre de toute la compétition féminine (9 pts sur 10).
Mais en finale, Kim – qui payait sûrement ses efforts de la journée – est tombée sur plus fort qu’elle. Déjà vainqueur l’an dernier au Nicaragua, Tatiana Weston-Webb a conservé sa couronne mondiale en survolant la finale. L’Hawaiienne a scoré deux vagues notées 9.83 pts et 8.33 pts et ne sera jamais inquiétée. Timide en début de série, la Française terminera deuxième, et promet déjà l’or l’année prochaine : “ Quand j’ai vu que Tatiana Weston-Webb avait eu deux gros scores, j’ai su que c’était raté. J’ai voulu assurer ma seconde place pour marquer un maximum de points pour l’équipe. Je termine fatiguée mais contente car je finis deuxième et je vais rentrer chez moi avec ma médaille. L’an dernier, j’ai fait 5e, cette année 2e. Donc l’année prochaine, le seul résultat possible est de gagner !”.
Le titre d’Etienne et la deuxième place de Véteau ont permis à la la France de passer de la quatrième place le dimanche matin à la deuxième place au classement des nations, juste derrière Hawaii. Un sentiment mitigé chez les Bleus, déçus d’être passés si proche de décrocher ce titre qu’ils visent depuis de nombreuses années. Mais aussi extrêmement satisfait d’être devant les grandes nations du surf que sont les États-Unis et l’Australie, qui repartent au passage sans un seul titre. Le team manager Stéphane Corbinien, forcément frustré lui aussi, dressait quand même un bilan positif de ces championnats du monde “Très honnêtement, l’objectif était de terminer champion du monde. On est frustré car on passe de très près à côté de ce titre. Ça se joue à quelques détails. Une vague, un surfeur qui passe un tour de plus. Mais il y a quand même de la satisfaction car le travail fait a été extraordinaire. L’équipe a été incroyable tout au long. On peut donc être heureux, on a un champion du monde, une vice-championne du monde. On s’installe dans le haut de la hiérarchie mondiale (…).”
Et si l’Équipe de France doit cette année se contenter de la deuxième place, on vous laisse deviner quel sera son objectif pour 2015.
Résumé du dernier jour des Vissla ISA World Junior Surfing :
Super pour le surf français bravo. À l équipe de France