J.O de Tokyo : l’or pour Italo Ferreira et Carissa Moore

Médaille d'argent plus inattendue chez les filles, Kanoa tout prêt de son rêve et Michel Bourez sous-noté face à Medina. Le récap' !

27/07/2021 par Marc-Antoine Guet

Il était attendu, il n’a pas déçu.

Italo Ferreira a remporté il y a quelques minutes la toute première médaille d’or de l’histoire des Jeux olympiques, éliminant en finale Kanoa Igarashi, jamais aussi proche de réaliser à domicile son rêve olympique. 

Dans des vagues de 1,50-2m balayées par un vent crossshore puis offshore, le placement sur le spot capricieux de Tsurigasaki fut une nouvelle fois primordial. Mais une nouvelle fois, c’est le Brésilien qui s’en est le mieux sorti.

Il apporte au Brésil la toute première médaille d’or de ces JO japonais et permet au pays de remonter à la 11e place du classement des médailles, à égalité… avec la France !

En finale, Italo a disposé d’un Kanoa Igarashi injouable jusqu’à présent. Le Japonais, excellent en 1/2 contre Gabriel Medina lors de ce qui restera comme le plus beau heat de ces JO (17 contre 16,76), a finalement sorti son moins beau heat au pire moment face à l’autre grand favori Brésilien. Le jeune surfeur né à Huntington Beach en Californie avait sur le dos on le rappelle, une pression énorme, lui qui en février 2018 a décidé de surfer sous bannière japonaise. Tout le pays avait les yeux rivés sur lui. 

Italo Ferreira bourreau des Japonais sur cette compétition puisqu’en 1/4 il avait déjà éliminé Hiroto Ohhara. En 1/2, c’est l’Australien Owen Wright qui a fait les frais du champion du monde en titre, injouable dans ces conditions. Avec Gabriel Medina, c’était le grand favori de ces Jeux et il a répondu présent. Tout sauf une surprise, quand on se rappelle qu’il y a deux ans, lors des Mondiaux ISA organisés à Miyazaki à 1 200km de Tsurigasaki, c’est lui déjà qui remportait le titre mondial.

Enfant, Italo surfait sur une plaque de polystyrène. Mais en ce 27 juillet 2021, c’est bien l’or olympique que ce fils d’un pêcheur du nord-est du Brésil est venu chercher aux Jeux de Tokyo, auréolé de son titre de champion du monde 2019. Il restera à jamais, le premier champion olympique de surf de l’histoire.

Carissa Moore évidemment

L’Hawaïenne vient tout simplement de signer la neuvième médaille d’or pour les États-Unis !

Mais la toute première médaille d’or en surf de l’histoire, et ça, ça compte. La grande favorite devient la toute première championne olympique de surf de l’histoire car oui, l‘Hawaiienne de 28 ans vient à l’instant de remporter la médaille d’or contre la surprenante Sud-africaine Bianca Buitendag que peu de parieurs attendaient à pareille fête même si on se souvient de sa 7e place mondiale en 2014.

Bianca Buitendag, un an plus jeune que Carissa, était la seule surfeuse africaine à participer aux JO aux côtés du Marocain Ramzi Boukhiam chez les hommes. Jordy Smith ayant déclaré forfait peu avant le début de la compétition. 

Avant de décrocher la plus belle des médailles, Carissa a battu de justesse en 1/2 la Japonaise Amuro Tsuzuki auteur d’un excellent parcours chez elle. En 1/4, c’est la Brésilienne Silvana Lima qui est tombée face à la numéro un mondiale. 


Bourez tombe en 1/4 face à Gabriel Medina

Après les éliminations en 1/8e hier de Pauline Ado, Jérémy Florès et Johanne Defay, c’était le dernier Français en lice aux Jeux Olympiques. C’était donc forcément la série la plus attendue pour le surf français. 

Cette nuit, vers 1h du matin, Michel Bourez s’est retrouvé opposé à Gabriel Medina pour une place en 1/2. Le Spartan de Tahiti contre l’enfant chéri de Mareisias actuel numéro 1 mondial. Malheureusement pour la France et pour Michel, c’est le Brésilien qui a eu le dernier mot malgré un très beau barrel de Michel, le 2e côté Français après le tout premier de l’histoire du surf aux Jeux Olympiques hier avec Jérémy.

Mais malgré ce beau barrel qui aurait certainement pu (dû) mériter mieux (6,93 points seulement…), Michel est tombé armes à la main, impuissant (d’après les juges) face au surf aérien de Gabriel. Sur une vague de série, le Brésilien s’est envolé pour replaquer un air reverse il est vrai parfaitement maitrisé. Résultat, un 9 qui allait venir tuer la série, Michel étant combo à mi-série. Les juges préférant visiblement sur cette compet’, le surf aérien à Tsurigasaki. Le barrel de Jérémy hier ainsi que celui de Michel aujourd’hui, n’ont pas été récompensé à la hauteur de nos attentes. Dommage. 

Michel Bourez – « C’est compréhensible quelque part car nous ne sommes pas sur un spot à tubes. C’est un beach break. Si tu parles de Teahupo’o ou d’un beach break connu pour ses tubes, alors oui, le tube doit être la meilleure note. En moi, je savais que je n’allais pas avoir le score requis là-dessus (8,90) mais je pensais m’en rapprocher quand même. Avec une note plus élevée que mon 6,93, je lui aurais mis la pression » a-t-il confié au micro de la Fédération française de surf.

Les dernières minutes de la série se sont égrenées rapidement sans que rien ne change. Medina ne venant même pas coller Bourez malgré sa priorité. A deux secondes du final, le Français s’est levé sur une dernière vague que Medina scrutait aussi… Avant qu’il ne la prenne lui aussi, usant de sa priorité juste avant le buzzer. Pour la petite histoire, si le Brésilien s’était levé après le coup de trompe, il aurait alors écopé d’une interférence et Bourez aurait été qualifié. 


« Je ne suis pas forcément déçu car j’ai donné mon max. J’ai fait ce qu’il fallait faire. A deux secondes près, il aurait eu une interférence et je serais passé (sourire). C’est la vie. Je savais qu’il allait sortir le grand jeu. Il a eu un gros air. Je me suis focalisé sur ce que j’avais à faire : les grosses manœuvres puissantes et les tubes. Malheureusement, ça n’a pas suffit. Je suis d’ailleurs assez étonné de ne pas l’avoir vu à côté de moi sur la fin de la série alors qu’il avait la priorité. Même après qu’il a eu ses deux gros scores. Si ça avait été moi, je ne l’aurais pas lâché (sourire). C’est gentil de sa part.

Dommage pour Michel Bourez qui s’arrête aux portes des 1/2 mais qui repart de Tokyo avec une belle 5e place.

Interrogé par la Fédé sur les Jeux en 2024 chez lui à Tahiti, voilà sa réponse : 

« Je pense que je serai toujours là. On ne connaît pas encore les modalités de qualifications et c’est pour cette raison et uniquement pour cette raison que je reste sur le tour mondial car il a fait partie du système de qualifications pour Tokyo. Les Jeux de Paris 2024 ne pourront pas se faire à Tahiti sans Tahitien (sourire). Ça serait dommage. On a quelques idées pour les qualifications, on verra ce qui sera décidé. En tout cas, je ferai tout pour rester sur le CT et quoi qu’il arrive 2023 sera bel et bien ma dernière saison. Mais si demain on me dit qu’il n’y pas besoin d’être sur le CT pour 2024, alors ciao (rires) ! La prochaine fois, à Tahiti, il y aura des tubes énormes. Tout le monde sait prendre des tubes. Ça va être très beau. Je vais tout faire pour être aux JO chez moi en 2024. »

Merci Michel, merci Pauline, merci Jérémy, merci Johanne. Vous pouvez être fiers de vous.

Nous on l’est.    

Résultats de cette dernière journée


 

                      

                 


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