Macron veut en finir avec la crise requin à la Réunion

''Les choses sont en train de s'améliorer et l'objectif est de rouvrir les zones de surf et de baignades d'ici 2022''.

28/10/2019 par Juliette Daquin

Le président de la République s’est rendu en déplacement sur l’île de la Réunion jeudi dernier. Entre deux annonces économiques et sociales, Emmanuel Macron en a profité pour s’exprimer sur la question de la crise requin et sa gestion par le gouvernement français.

Ce qu’a dit le président

La semaine dernière, Macron s’est exprimé sur la question de la crise requin : « Je sais tout le traumatisme et le drame qu’il y a eu. C’est une politique de responsabilité collective prise par mes prédécesseurs et les représentants de l’État sur le terrain : comment laisser les gens continuer à se baigner ou à surfer quand il y a un risque. Les choses sont en train de s’améliorer et l’objectif est de rouvrir les zones de surf et de baignades d’ici 2022« . 

Pour ce faire, le président a par la suite expliqué qu’il « faut à la fois finir les protections mais aussi s’autoriser dans quelques cas à faire des prélèvements« . 

Pour rappel, la crise requin à la Réunion a débuté en 2011. L’arrêté préfectoral interdisant l’accès aux zones de baignades et de surf date du 26 juillet 2013. Dès sa campagne présidentiel en 2017, Emmanuel Macron avait évoqué le sujet en se positionnant en faveur de la pêche et de la commercialisation des requins à la Réunion et avait déclaré être déjà favorable au prélèvement des requins.

Contestations ou simple mise en perspective ?

Si les propos du président peuvent venir redonner de l’espoir au surf réunionnais, ils sont tout de même partiellement remis en question par certains d’entre eux, comme nous l’a confié au téléphone Jean-François Nativel, fondateur de l’association OPR (Océan Prévention Requin), joint dans l’après-midi: « Pour le moment, il est inimaginable d’affirmer que l’on va retrouver la mer en 2022 car le président refuse toujours de toucher à des sujets tabous, notamment celui des règles de la réserve qui ne permettent pas, en l’état actuel, de sécuriser les zones« . 

Concernant les propos présidentiels, le Réunionnais estime que « Macron a eu des propos très vagues, limite un peu contradictoires. S’il a reconnu que l’on avait un problème grave avec les requins, il aurait dû reconnaître qu’il faut faire évoluer certaines règles, notamment celles de la réserve et il ne l’a pas fait et a juste affirmé qu’il était hors de question de lever l’interdiction« .

Car la crise requin continue encore et toujours de menacer les locaux, et l’allocution présidentielle à ce propos n’est pas nécessairement perçue comme salvatrice :

« Le topo de Macron ce n’est qu’uniquement des promesses. Il ne se donne pas les moyens et on se dirige peu à peu vers les 9 ans d’interdictions et on aura rajouté 2/3 morts d’ici là car les gens ne respectent pas les interdictions. Ce qui est compréhensible puisque les zones de vigies autorisées à la pratique permettent de surfer uniquement quand les eaux sont claires et les vagues pas trop grosses. Pour le moment, aucun élément ne permet d’imaginer que l’on va s’en sortir. Les gens vont surfer avec du matériel de protection électroniques dont l’efficacité reste douteuse« . 

La question du financement ravivée

En février 2018, le ministère d’Outre-mer avait annoncé vouloir doubler les financements du plan d’action, alors porté à 2 millions d’euros par an dans le but de renforcer la sécurité des zones pour les baignades et les activités nautiques. 

Ici, une fois de plus la question du financement de ce plan d’action a été évoquée. Toujours pour Jean-François Nivel : « Il [Emmanuel Macron] a dit qu’il voulait donner plus d’argent. Mais plus on donne d’argent plus ça incite à la haine réunionnaise envers les surfeurs. Ici, l’argent ferait mieux d’aller pour les écoles ou les aménagements, la crise requin n’est pas une question d’argent. On n’en n’a jamais eu besoin : ils sont venus, ont transformé la réserve marine de façon quasiment abusive avec des règles littorales qui ne permettent pas de résoudre le problème« .            

               


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1 commentaire

  • Stf
    29 octobre 2019 12h16

    Merci jf nativel de recadrer l’opinion. Le president n’a rien dit de plus qu il’ ne se passe actuellement. Il s en tape et va laisser ce paradis du surf mourir à petit feu car il promet des solutions pour apres son mandat ?

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