Le Rip Curl Pro Bells Beach probablement annulé

La faute (en partie) à l'Open d'Australie qui se tient également (en ce moment) dans l'Etat du Victoria.

08/02/2021 par Marc-Antoine Guet

Le tennis plus puissant que le surf.
C’est le journal australien The Age qui a révélé l’information hier, information à prendre pour l’instant au conditionnel, car aucune annonce officielle n’a été faite de la part de la WSL. 

Mais comme pressenti dès samedi, il ne devrait pas y avoir de compétition à Bells Beach cette année. Du moins pas à la période prévue. The Age nous apprend que l’État de Victoria a perdu le droit d’organiser la compet’ après que le gouvernement de l’État n’ait pas approuvé le plan visant à affréter un vol international et à mettre les surfeurs en quarantaine.

Le journal australien nous apprend également qu’un porte-parole de la WSL aurait déclaré que les responsables locaux étaient trop occupés par la situation de quarantaine de l’Open de tennis d’Australie pour apporter une réponse suffisante à la World Surf League.
Si l’information est avérée, ce sera la première fois depuis 1961 que le Rip Curl Pro n’aura pas lieu sur le célèbre spot de Torquay. Une mauvaise nouvelle qui a provoqué l’indignation des habitants et des entreprises locales qui dépendent de cet événement qui génère jusqu’à 8 millions de dollars par an. La compet’ à Merewether (dans l’Etat du New South Wales) vient donc remplacer celle prévue à Bells (pour cette année).

La faute probablement à l’Open d’Australie
Toujours selon ce journal australien, la WSL aurait déclaré avoir eu « de multiples discussions » avec le gouvernement australien fin 2020 et début 2021 sur la logistique du transport des athlètes et du personnel, mais aucune autorisation n’avait été accordée au moment où une décision devait être prise à la mi-janvier sur l’organisation de la tournée.
Une période qui coïncide avec l’arrivée sur le sol australien de plus de 1 000 joueurs de tennis à l’occasion de l’Open d’Australie (organisé comme Bells Beach dans l’Etat du Victoria). Tous devaient (aussi) être placés en quarantaine. Une logistique lourde qui a sûrement coûté à Bells sa place dans le calendrier si particulier de cette année. 
« Le gouvernement de l’État de Victoria ne nous a pas donné l’assurance de faire atterrir l’avion. Nous avons compris et respecté cette position car nous avions besoin d’une réponse au moment même où la question du tennis se posait, début janvier » a déclaré le porte-parole de WSL. « Nous avons compris la décision mais nous avions besoin d’une solution pour que notre sport reste en vie en 2021 et nous avons eu la chance que la Nouvelle-Galles du Sud puisse nous fournir cette solution dans un délai extrêmement court ».


Côté politique, le leader de l’opposition dans l’Etat du Victoria, Michael O’Brien, a déclaré que les tergiversations du gouvernement de l’Etat du Victoria ont permis à la Nouvelle-Galles du Sud de prendre la place convoitée de Pâques pour le tournoi.
« Les grands événements sont vitaux pour l’économie de l’Etat du Victoria et pour notre confiance », avait-il précisé dans un post sur Facebook. « Ce n’est pas seulement un coup porté aux emplois sur la Surf Coast, c’est un coup porté à notre revendication en tant que capitale australienne des grands événements ».
Le vice-premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud, John Barilaro, a révélé samedi que son gouvernement avait assuré (et sécurisé) la première étape australienne à Newcastle du 1er au 11 avril.


Le directeur général de la WSL, Andrew Stark, a déclaré de son côté que le « seul moyen » de faire entrer le groupe de surfeurs internationaux dans le pays et de leur faire passer une quarantaine de 14 jours était de passer par l’Etat du NSW. « Nous aimons évidemment Bells Beach, nous aimons cet événement. Mais le premier événement de cette année, en raison de la pandémie et des circonstances difficiles, doit avoir lieu en Nouvelle-Galles du Sud car c’est là que l’avion va atterrir », a-t-il déclaré hier.
Un vol charter de 150 passagers maximum reliera donc Los Angeles à l’aéroport de Sydney avant la compet’. Les passagers devront ensuite passer 14 jours en quarantaine dans un hôtel de Nouvelle-Galles du Sud.
« C’est une décision difficile qui se prend souvent dans le sport mondial en ce moment, mais nous devons juste rester en vie et maintenir la tournée », a déclaré M. Stark. La WSL a déclaré qu’elle avait « l’intention » de revenir à Bells Beach en 2022.

Mais cette perte, même pour une seule année, est qualifiée « d’amèrement décevante » par les responsables régionaux, les locaux et les politiciens de l’opposition. La maire Libby Stapleton, a déclaré que l’événement rapportait généralement entre 7 et 8 millions de dollars au comté.
La députée libérale Sarah Henderson a même décrit cette perte comme « un véritable anéantissement pour l’industrie du surf victorien et l’économie régionale. Je dis que c’est une honte pour le gouvernement travailliste de l’État de mal gérer cette question. Pourquoi le gouvernement de l’État permet-il au tennis de continuer et non au Rip Curl Pro », a-t-elle déclaré à Nine News.



Le calendrier est donc une nouvelle fois remanié. Après Newcastle, la WSL devrait se rendre directement à Margaret River, sur la côte ouest australienne, puis à Coolangatta, dans le Queensland, pour le dernier événement de l’étape australienne. Mais il est possible qu’entre Newcastle et Margaret, la WSL tentent de placer une autre épreuve, afin d’arriver aux 4 événements souhaité sur le sol australien. 
L’étape à Bells Beach pourrait-elle avoir lieu plus tard dans l’année ? C’est aussi possible. 
Quoi qu’il en soit, 2021 s’annonce pour la WSL aussi difficile que 2020.

      


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