Avant même d’évoquer les surfeurs, il faut dire que ce Oi Rio Prio a été marqué par la victoire de… l’Océan !
Calée moins d’une semaine après l’épreuve sur les vagues soit-disant parfaites du Surf Ranch, et organisée dans le pays offrant soit-disant les pires vagues du circuit, cette compétition lancée sur les beachbreaks brésiliens a bénéficié de vagues de qualité 100% naturelles.
La droite de Barrinha notamment a surpris son monde avec ses tubes béants mais au rythme changeant ,rappelant à tous la beauté aléatoire du surf quand les étoiles viennent à s’aligner…
En rajoutant cette dimension tubulaire a l’habituel cocktail de surf haute-performance qu’on nous sert sur les plages brésiliennes, les cartes semblaient être assez rebattues pour voir émerger un nouveau vainqueur sur le sable de Saquarema. Mais si John Florence a momentanément semblé pouvoir briller pour redresser une saison mal engagée, il n’y eu très vite plus qu’un seul favori.
TO-LE-DO
Filipe Toledo a commencé à marquer les esprits mercredi. Pas le moins du monde inquiété par le fait de devoir surfer backside lors de son passage sur la gauche de Saquarema, il en avait profité pour taper un 10 sur un des airs les plus longs jamais vu en compétition.
De retour sur la droite de Barrinha, Toledo semblait tout simplement inarrêtable. Pour démonter Julian Wilson en demie, le brésilien s’est montré décontracté dans le tube, utra-vif sur le rail, et bien sûr dominant dans les airs. Avec cette 3e place, l’Australien reste néanmoins seul possesseur du maillot jaune de leader.
L’invité surprise de la finale, Wade Carmichael, a dû faire quelques chose de bien pour éliminer des surfeurs comme Jérémy Florès, John Florence et Gabriel Medina en route vers son premier podium. En l’occurrence sa stratégie peut se résumer ainsi : être sur les meilleurs vagues, et naviguer au plus profond du tube avant d’appliquer sa puissance à tout mur qui ose lui fait face. Un peu « old school » comme approche, mais diablement efficace contre des adversaires qui peinaient parfois à replaquer leurs airs sur des sections délicates.
Et alors, Toledo a t-il-réussi à voler vers la victoire ? Pas besoin ! Il a remporté cette finale sans un seul décollage, mais sortant deux tubes dont l’issue paraissait pourtant invraisemblable. Ceux qui ne voient en ce jeune brésilien qu’un acrobate de cirque doivent se rendre en l’évidence : même s’il doit améliorer sa confiance dans le gros, Toledo est déjà candidat à un titre mondial. Et attention, l’étape de Keramas qui débute dans 8 jours semble taillée sur-mesure pour son surf !