Si Owen Wright est entré dans l’histoire en devenant le premier surfeur à scorer deux heats parfaits dans la même compétition, quatre autres surfeurs ont avant lui atteint la perfection en série. Tous l’ont fait sur des spots recevant des houles puissantes où le barrel prévalait sur les tricks. Une caractéristique intéressante, prouvant peut-être que le tube demeure la manoeuvre reine et indépassable de notre sport.
Le premier à avoir touché au sublime est Shane Beschen lors du Kirra Pro de 1996. Le Californien fait même dans le plus-que-parfait puisque, à l’époque, les séries étaient notées sur 30. Trois vagues à dix points (à la suite s’il vous plaît !), une quatrième note non retenue à 9,99 pts et des juges clairement dépassés pour s’être emballés un peu vite sur les premières vagues. Si les critères de jugement ont sacrément évolué (tout comme le matériel…), les tubes cylindriques de Kirra et les ajustements impeccables de celui qui finira vice-champion du Monde cette année-là (derrière Slater) resteront synonymes d’une perfection longtemps inégalée.
Il faut en effet attendre l’année 2005 et la finale du Billabong Pro Tahiti pour voir de nouveau une série parfaite, à 20/20 cette fois. Elle est l’oeuvre de Kelly Slater, impérial sur la gauche de Teahupo’o cette année-là et comme souvent. Ce même Slater récidivera en 2013, donnant dans la série de rêve à Fidji où les barrels de Cloudbreak lui offriront deux dix parfaits lors de son quart de finale face à Sebastian Zietz (qui plafonnera lui à 4,10 pts…). L’année 2013 fut d’ailleurs riche d’une autre série à vingt points, celle de Joel Parkinson sur la droite balinaise de Keramas. L’Australien atteint la perfection à deux reprises (malgré une chute sur un cut-back) dans son heat du round 5 face à John John Florence. Parko avait déjà vécu ce moment d’extase en 2008 lors du Billabong Pipeline Masters grâce à deux longs tubes sur Backdoor.
Autre surfeur à avoir atteint la perfection, le Français Jérémy Florès. Toujours très à l’aise dans les barrels, c’est à Teahupo’o que le Réunionnais a réussi à rafler le 20/20 et une place dans l’histoire. Sa série du 5e tour restera dans les annales du World Tour ainsi que dans les souvenirs de son malheureux adversaire, le local Michel Bourez.
Tout récemment à Fidji, sur la gauche de Cloudbreak, et donc à deux reprises, c’est Owen Wright qui a scoré le heat parfait. D’abord au round 5 puis en finale pour dominer Julian Wilson et remporter la deuxième victoire de sa carrière. Une performance incroyable pour le grand Australien qui rentre dans ce cercle très fermé des surfeurs à pouvoir se targuer d’avoir, un jour, surfé parfaitement.
Les huit séries parfaites de l’histoire :
– Shane Beschen – Kirra – 1996
– Kelly Slater – Teahupo’o – 2005
– Joel Parkinson – Backdoor – 2008
– Jérémy Florès – Teahupo’o – 2011
– Joel Parkinson – Keramas – 2013
– Kelly Slater – Cloudbreak – 2013
– Owen Wright – Cloudbreak – 2015
– Owen Wright – Cloudbreak – 2015