Le champion est de retour
« La seule raison pour laquelle je suis revenu à la compétition est parce que je veux gagner un autre titre mondial ». John John nous avait prévenu. Et il est (pour l’instant) en train de mettre en pratique ses propos d’avant saison. Car John John n’aura mis que 2 events pour reprendre goût à la victoire. Et ce, après une saison 2018 complètement pourrie par sa blessure au genou.
Mais John John, à l’image des champions, ne fait rien comme les autres. Alors que 80 % des heats à Bells ont été gagnés par ceux ayant dominé leur série dans la première demi-heure, John John, lui, a fait tout l’inverse. Démarrant lentement, pour prendre l’avantage très souvent dans la deuxième partie de heat.
Un champion du monde au ralenti
De son côté, Medina, en plus de souffrir du syndrome de champion du monde, doit se dire qu’il était plus serein l’année dernière… Sans John John ! Si son début de saison est (très) loin d’être catastrophique, on doit avouer que le Brésilien nous avait habitué à mieux l’année dernière.
Reprendre une saison après un titre de champion du monde n’est jamais chose aisée, demandez à John John l’année dernière. Mais comment ne pas être exigeant avec un surfeur aussi doué, talentueux et intransigeant avec lui-même ?
Car pendant qu’une majorité des surfeurs du CT après Bells ont décidé de rentrer chez eux se reposer avant la prochaine étape à Keramas (13 au 25 mai), Medina, lui, a décidé de rester dans ce coin de la planète pour poursuivre l’entraînement. Le repos ? Medina ne connaît pas.
Il est actuellement à Krui, en Indonésie, pour participer au Krui Pro, un QS 3 000 de premier abord sans grand intérêt pour un champion du monde en titre. Sauf que le reef break d’Ujung Bocur est actuellement on fire. Une belle gauche comme les aime le double champion du monde.
Le Français Paul-César Distinguin doit être ravi, lui qui se retrouve dans le heat du Brésilien au prochain tour (round 4).
Un vice-champion du monde à l’arrêt
Que se passe-t-il actuellement dans la tête de Julian Wilson ? Il est fort à parier que l’Australien doit être en train de cogiter. Lui, le vice-champion du monde 2018, vient déjà de griller ses deux jokers pour cette saison 2019. En finissant deux fois 17e sur la Gold Coast d’abord, puis à Bells, Julian Wilson se met déjà (tout seul) sous pression.
Pourtant, son surf n’est vraiment pas mauvais et Julian ne doit ce début de saison catastrophique qu’à la faute à pas de chance. En Australie, il était tombé sur un Reef Heazlewood intouchable. Quant à Bells, il est tombé face à Kelly Slater, sans avoir vraiment pu s’exprimer. Physiquement, Julian semble prêt, ce qui doit être pour lui d’autant plus frustrant.
Mais si l’Australien souhaite décrocher son premier titre de champion du monde, il n’a déjà plus le droit à l’erreur. Une nouvelle contre perf’ de ce genre à Keramas et le surfeur de 30 ans pourrait bien ne jamais pouvoir revenir sur le trio de tête. Keramas, une vague sur laquelle Julian n’avait pas réussi à faire mieux qu’un 3e tour l’année dernière… Déjà sous pression.
La saison de trop pour Slater ?
Malgré le fait d’avoir déjà gagné 4 fois ici à Bells, Kelly a dû cette année se contenter d’une 5e place. Une 5e place qui pourrait sonner comme un excellent résultat si Kelly n’était pas Kelly. Car après une 33e place sur la Gold Coast, difficile de savoir ce que vaut vraiment l’Américain cette saison.
Après les départs à la retraite l’année dernière de Parko et de Mick Fanning, Kelly est désormais le seul de cette génération dorée encore sur le Tour. Et quand on voit la moyenne d’âge cette saison, l’Américain donne vraiment l’impression d’être un papa au milieu de ses fils. Car si Kelly a déjà écrit son histoire, eux, sont en train d’écrire la leur.
Et même si tout le monde aimerait voir le King partir sur un 12e titre de champion du monde, ce scénario n’est pour l’instant pas prêt de se réaliser. Pas évident que les Medina, John John et autres Julian Wilson ou Jordy Smith l’entendent de cette oreille.
Tout le monde sait que si Kelly a rempilé, c’est en grande partie parce qu’il souhaite faire des jeux Olympiques son dernier challenge. Et contrairement à Parko ou Mick Fanning pour qui ça posait moins de problèmes, personne ne souhaite voir Kelly quitter la compétition en finissant dans le ventre mou du classement, ou pire, dans la partie basse.
Alors encore au top ou dépassé ? Exemple de ce paradoxe, à Bells, 30 secondes après la fin de son heat perdu (le dernier probablement de sa carrière à Bells), Kelly était aperçu à Rincon en train de se mettre le barrel de la compétition. Aller Kelly, un dernier effort.
Un règlement qui pose question
Par où commencer ? Honneur au maillot jaune au moment des faits… Italo Ferreira. Non, d’un point de vu moral, sportif et objectif, jamais le Brésilien n’a mérité son interférence. Mais quand on regarde le règlement, elle est complètement justifiée.
Pour rappel, Italo démarre à l’inside de Jordy, bien loin du Sud-Africain qui a néanmoins la priorité. Ce dernier voit Italo passer devant lui sur la vague et décide de partir avec la mousse. Italo le voit, et, conscient qu’il n’a pas la priorité, sort rapidement de la vague. Au moment ou Jordy se lève, Italo n’est déjà plus sur la vague. Pourtant, 5 min plus tard, le Brésilien sera sanctionné d’une interférence.
Aussi injuste que cela puisse paraître, les juges n’ont faire qu’appliquer le règlement. Un règlement qui précise bien qu’une « interférence sera appliquée à tout surfeur, passant devant celui qui a la priorité, ou effectuant un bottom turn autour d’un surfeur ayant la priorité. Peu importe que le surfeur ayant la priorité soit déjà en train de surfer la vague ou pas ». Et c’est exactement ce qu’a fait Italo.
Du point de vue de la règle, Italo est clairement en faute et les juges n’ont fait qu’appliquer le règlement. Ce qu’il faut retenir de tout ça ? La règle doit être changée. Si un surfeur n’ayant pas la priorité ne gêne pas celui qui l’a, il ne devrait pas être sanctionné. Point final.
Deuxième litige pendant ce Rip Curl Pro Bells Beach, la notation du 1/4 de finale entre John John Florence et Gabriel Medina. Et pour une fois, Medina est du côté du plaignant… Pour résumer, deux grosses manœuvres pour Medina sur des parties critiques de la vague avec beaucoup de temps mort entre chaque. Une vague plus petite pour John John mais avec beaucoup plus de lien entre chaque manœuvre.
Sa vague aurait-elle mérité une meilleure note que celle de John John ? On vous laisse juger…
A part ça ?
Les surfeuses du team Roxy ont un nouveau sticker sur leurs planches. L’ancien logo a laissé place à un nouveau sticker bien plus noir. Seule Steph Gilmore a semblé nostalgique du passé. L’Australienne est en effet la seule surfeuse du team Roxy à avoir gardé pendant la compet’ le cœur formé par les deux montagnes Quik renversées. Ce qu’on pense du nouveau logo ? Plutôt pas mal !
Prochain rendez-vous
Garçons comme filles, ce sera à Keramas en Indonésie à partir du 13 mai prochain.