Son prénom, ou du moins son nom Instagram bien trouvé (@seamon.lvs) ne vous sont sûrement pas inconnus. Simon a enchainé ces dernières années les collaborations avec les surfeurs pros français, signant des edits de Gatien Delahaye et Enzo Cavallini ou encore de la team de bodyboardeurs Yann Salaun, Yon Aimar, Maxime Castillo et Ethan Capdeville sans oublier Charly Quivront, qu’il suit dans la série « Où est Charly ? ». Autant de projets variés au fil des saisons et des sessions, et la raison toute trouvée pour nous de prendre le temps de lui poser quelques questions sur son travail. Rencontre.
Bonjour Simon ! Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours de vidéaste, de tes débuts à ta vie quotidienne aujourd’hui ?
Je m’appelle Simon , j’ai 26 ans, je suis né et j’ai grandi en Guadeloupe mais je suis maintenant basé dans les Landes, à Capbreton depuis 6 ans.
Comme beaucoup ça a commencé assez jeune avec le petit appareil photo familial. J’ai toujours été un peu « geek » et déjà assez jeune j’aimais faire des minis court-métrages et m’amuser à faire des effets spéciaux sur le PC. Le filmmaking de surf a commencé plus vers mes 20 ans, à la suite de mon année d’étude à la Barbade. Cette année-là il y a eu le swell de la décennie à Soupbowl et ça a été le déclic. L’année suivante j’investissais toute mes économies dans un Panasonic GH5 et j’ai commencé mes premiers projets avec Gatien Delahaye et Issam Auptel. Il y a beaucoup de talents en Guadeloupe et c’est aussi grâce à eux que j’ai pu assez rapidement mettre en avant mon travail.
Aujourd’hui je suis dans les Landes pour être plus proche de l’industrie du surf et pour pouvoir partir n’importe où facilement. J’aime toujours autant les films de surf et c’est ce que je fait 80% du temps mais j’essaie aussi de me tourner de plus en plus vers le commercial et la photo lifestyle.
L’océan et le surf ont-ils toujours fait partie de ta vie ?
Oui toujours ! Ayant grandit en Guadeloupe, l’océan n’est jamais très loin. Mes parents adoraient la plongée et la chasse sous-marine et dès que j’ai été en âge de nager je les ai accompagnés. J’ai commencé par le windsurf puis je me suis mis au bodyboard vers mes 15 ans.
As-tu déjà été attiré par la photo ?
J’en ai toujours fait un peu mais dès le début pour moi c’était la vidéo. J’ai toujours trouvé que je pouvais mieux transmettre ce que je voulais par la vidéo et j’ai toujours aimé passer du temps derrière l’ordinateur pour éditer mes rushes. Je fais cependant de plus en plus de photos maintenant, essentiellement à l’argentique.
Comment décrirais-tu ton style artistique à ceux qui découvrent ton travail ?
Pas facile cette question (rires). Je dirais que j’essaie toujours de faire des clips artistiques et originaux tout en étant « core ». J’apprécie toutes les prises de vue, du drone à l’aqua, selon les vagues il y en aura toujours un plus approprié que les autres.
- Retrouver le travail de Simon Levalois-Bazer sur son site internet
Où puises-tu ton inspiration ?
En surf j’aime beaucoup le travail de Wade Carroll, Yentl Touboul, Joe G, Todd Barnes, James Kates, Blake Myers et bien sûr Kai Neville.
En dehors du surf, c’est tous les films de skate de Pontus ALV et James Craven et en snow les derniers films de Tanner Pendleton sont vraiment incroyables et inspirants pour moi.
Réfléchis-tu à tes images en amont ou préfères-tu capturer les choses de façon instinctive ?
Oui quasiment à chaque fois. J’ai toujours quelques idées en tête, surtout si c’est un endroit où je suis déjà allé. Après évidemment il y a toujours de l’improvisation et tout ne se passe pas toujours comme prévu, surtout dans ce milieu.
Tu fais partie de la génération qui a connu les réseaux sociaux assez tôt. Quel est ton regard sur leur apparition et les changements qu’ils ont entrainé sur la photo et la vidéo de surf ?
J’ai un regard assez mitigé sur les réseaux sociaux. D’un côté ils ont tué la photo et les magazines de surf au profit du contenu vidéo et on pourrait penser que c’est une bonne chose pour moi étant vidéaste mais c’est plutôt le contraire. Maintenant la plupart des clips sont sur les réseaux sociaux à peine la session terminée, ça a aussi un peu tué le vrai filmmaking de surf core malheureusement…
Dans ton travail, on trouve du surf mais aussi une forte attache au bodyboard…
C’est exact ! Même si je fais beaucoup de surf maintenant, je reste un grand passionné de boogie. J’ai bossé pendant 2 ans pour la marque Pride Bodyboards et j’ai eu la chance de bosser sur des gros projets de films avec des légendes de la discipline comme PLC ou Tristan Roberts (champion du monde 2019 & 2022, ndlr).
Y a t-il une différence dans ton approche entre les deux disciplines ?
Il n’y a pas énormément de différence dans mon approche si ce n’est qu’en bodyboard on peut filmer très serré du fait que le sujet soit allongé. J’ai eu une période où j’aimais beaucoup shooter serré et le bodyboard étant assez aérien, c’était assez fun de filmer des airs serrés tout en gardant le sujet bien cadré.
Le bodyboard est la discipline sœur du surf, avec sa propre culture et son propre univers, quelle image aimerais-tu renvoyer de cette dernière ?
J’aimerais montrer que c’est une discipline assez core et que c’est la planche la plus fonctionnelle dans les vagues très creuses comme un slab ou un wedge. Depuis quelque temps le bodyboard est redevenu « cool » notamment car des gars comme Noa Deane ou Harry Bryant en font régulièrement, je pense que c’est plutôt une bonne chose.
Y a-t-il une expérience qui t’a marquée ces dernières années et que pourrais nous partager ?
Je reviens d’un road trip en Norvège avec Charly Quivront & Kyllian Guérin qui s’est révélé être le meilleur trip de ma vie. Il y a beaucoup de bonnes anecdotes sur ce trip mais je ne peux malheureusement pas dire grand chose, le projet sortira plus tard dans l’année…
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Enfin, peux-tu nous parler de ton matériel ? Ton appareil photo, ton objectif préféré, ce que tu portes à l’eau…
Ça va faire plusieurs années que je suis chez Blackmagic pour le digital. J’ai une Pocket Cinema Camera 6K Pro et tout en tas d’objectifs Sigma Art. Pour aller dans l’eau, j’utilise généralement le Sigma 18-35mm et un caisson Salty. C’est un set-up assez lourd mais au moins ça permet d’être stable, ce qui est important en vidéo.
En caméra argentique 16mm, je fais tout avec ma Krasnogorsk 3 et en photo j’ai un Mamiya 645.