Surfeur engagé, talentueux dans les barrels, davantage free surfeur que compétiteur, Balaram Stack est aujourd’hui considéré comme le surfeur new-yorkais le plus talentueux de sa génération. Nous avons eu la chance d’échanger avec lui sur son parcours, son lien avec le North Shore, son attachement à la scène surf new-yorkaise et son dernier projet vidéo, « Hail Mary » réalisé par Ben Gulliver et actuellement en tournée dans le Sud-Ouest de la France.
De la compétition au free surf
Originaire de Floride, il n’a que cinq ans lorsqu’il déménage plus au nord, à Long Island, dans l’état de New York : « Ma mère est originaire de là-bas et c’est à Long Island que j’ai commencé le surf. J’ai débuté sur les planches de mon grand frère puis il m’a donné ma première planche quand j’avais sept ans. » Balaram a deux grands frères, très bons surfeurs également et tous deux ont eu une grande influence sur lui en l’emmenant surfer dès qu’ils le pouvaient.
Il commence les compétitions alors qu’il est âgé de 11 ans et ne tarde pas à être repéré par Quiksilver qui l’intègre à son team l’année de ses 13 ans et dont il fera partie pendant plusieurs années, avant de rejoindre Volcom, son sponsor majeur actuel. Le surfeur revient sur ses débuts et son parcours en compétition : « J’ai commencé par une compétition locale à Long Beach, qui s’appelait King of the Beach. Les vagues étaient vraiment petites et mauvaises mais comme j’étais petit ça passait. J’ai ensuite participé aux compétitions ESA et NSSA, qui m’ont permis de faire les compétitions de la Côte Est avant d’aller en Californie et de commencer le Pro Juniors et les QS » détaille Balaram.
Pendant plusieurs années le goofy a voyagé dans le monde entier sur le circuit QS tout en filmant du contenu entre deux compétitions : « J’ai beaucoup aimé ces moments sur le circuit mais ça ne m’a pas vraiment mené quelque part et j’ai commencé à tourner davantage de vidéos pendant mes voyages. Je faisais déjà ça entre les compétitions et petit à petit les compétitions n’avaient plus beaucoup de sens pour moi. J’ai intégré le team Volcom et à partir de ce moment-là, voyager et ramener du contenu faisait beaucoup plus sens et était en accord avec le programme que j’ai mis en place avec eux, ils me soutiennent dans mes projets. » L’identité de la marque lui colle à la peau et il se retrouve davantage dans leur approche du surf. Son sponsor lui donne la liberté de faire ce qu’il veut et il était déjà familier avec certains membres du team qu’il fréquentait depuis plusieurs années sur le North Shore, où il a passé de nombreux hivers.
S’il est aujourd’hui davantage du côté du free surf, Balaram continue de participer à certaines compétitions auxquelles il est invité. « Je participe à des compétitions où il y a des barrels, comme le Capítulo Perfeito au Portugal ou le Backdoor Shootout, celles où je sais qu’il y aura de bonnes vagues » explique le surfeur. En 2022, il finit vainqueur du Vans Pipe Masters et devient le premier New Yorkais à gagner la compétition (et à y participer). Mais l’histoire de Balaram avec le North Shore ne date pas d’hier. Depuis son adolescence il a l’habitude d’y passer du temps et y a créé des liens forts avec les surfeurs locaux : « C’était plutôt cool, j’ai été chanceux de commencer à y aller aussi jeune. Je n’ai pas manqué un hiver là-bas depuis mes 13 ans, tout le monde est très cool là-bas, une fois que tu prends vraiment le temps de les connaitre, ils sont devenus une famille pour moi.«
Entre Hawaii et New York
Il a aussi eu le temps de développer un lien fort avec Pipeline et quand on le questionne sur sa relation à la vague il déclare ceci : « Pipeline ça peut être tout à la fois, de la frustration, de la spiritualité ou tout simplement de l’amusement, ça peut être tout si tu y consacres assez de temps. » S’il a souvent survolé les États-Unis et une partie du Pacifique pour rejoindre Hawaii, Balaram a aussi passé du temps en Australie, à Tahiti et en divers endroits de la planète qui ont forgé son surf : « J’essaye d’aller dans des endroits où je sais qu’il y a de bonnes vagues et de bonnes personnes, c’est un peu l’idée depuis quelques années. J’ai la chance d’avoir des amis et de la famille dans ces endroits et quand ils viennent à New York je les accueille, c’est notre manière de rester en contact.«
Si Balaram passe du temps loin de chez lui pour surfer, il reste très attachée à New York et à sa communauté surf. Il est fier de représenter le surf new-yorkais autant que New York est fier qu’il le soit. Il retourne chez lui à Long Island dès qu’il le peut, quand une bonne houle est annoncée. Les écarts de température qu’il subit parfois, en passant du boardshort à la 5’4 ne lui font pas peur. « Je n’aime pas vraiment rater les bonnes houles chez moi, à New York, parce que ça n’arrive pas très souvent. Quand une houle est annoncée, je prends l’avion et je rentre. En février j’y suis allé pour un swell, j’ai pris un vol direct depuis Hawaii, j’ai scoré pendant deux jours et je suis revenu. La communauté surf de New York est beaucoup plus petite qu’ailleurs mais elle grandit depuis ces quinze dernières année. Elle abrite des surfeurs talentueux et chacun possède sa propre zone de surf. » Les spots se succèdent le long de Long Island, ce bras de terre qui s’avance en direction de l’Europe dans l’océan Atlantique, jusqu’à Montauk, son point le plus à l’est.
Un article sur la scène surf de Montauk est d’ailleurs disponible dans le numéro 385.
Balaram n’a pas vraiment de routine sportive définie, mais il essaye de toujours rester actif. « Si quelqu’un s’entraine pas loin, je me joins à lui, sinon je surfe le plus possible, je fais du yoga et je prends des bains de glace. » Quand il ne surfe pas, le surfeur de 31 ans pêche et fait de la chasse sous-marine, deux choses qui le passionnent et qui pourraient bien faire l’objet d’un projet vidéo futur.
Hail Mary, son dernier projet vidéo
En 2022, Balaram a finalisé un projet vidéo conséquent, le plus abouti de sa jeune vie. Il s’agit de « Hail Mary » situé à mi-chemin entre le biopic et de film de surf traditionnel.
« C’est une histoire à propos de ma vie et ma mère, qui est à la base de ces histoires, a été en mesure de les raconter mieux que je n’aurais pu le faire. Ben est venu me voir et il m’a proposé que l’on monte un projet plus conséquent qu’un simple édit de surf, qui parlerait de ma vie, de comment je suis passé de New York à Hawaii et de tout ce qu’il y a eu entre les deux »
Mary, sa mère, a joué un rôle fondamental dans la vie et la carrière du surfeur qui, de ses débuts à Long Island a atteint un niveau international sur les meilleurs spots de la planète. C’est aux côtés de Ben Gulliver, avec qui le surfeur a l’habitude de travailler, qu’il a mené à bien ce projet : « Avec Ben, on travaille ensemble depuis trois ans et demi, on est très excité qu’il sorte. C’est le plus gros projet que j’ai jamais fait. J’ai toujours eu l’habitude d’avoir un projet en cours mais c’est particulier de travailler pendant tant de temps sur une seule chose. Ça a été un long processus mais je suis ravi du résultat.«