Salut Théo ! Peux-tu te présenter et nous raconter tes débuts, quand et comment as-tu été attiré par la photo ?
Lagriffe – « Ça a commencé il y a 6 ans maintenant. J’étais skiman à Cauterets et j’ai eu la chance que quelqu’un de ma famille me file un reflex. C’est comme ça que j’ai commencé à toucher à la photo. Vu que j’étais déjà beaucoup attiré par la beauté de la nature, je suis parti là-dedans. En même temps je faisais du sauvetage sur une plage des Landes et c’est comme ça aussi que je suis tombé amoureux de l’océan. J’avais toujours l’appareil avec moi et vu que j’habite à côté de l’océan je me suis vraiment spécialisé dans la photo de surf. C’est venu comme ça par hasard quand on m’a filé un appareil photo.
Aujourd’hui, à quoi ressemble ton matos ?
Depuis l’été dernier je travaille avec un mirrorless Sony a7r3 comme appareil photo principal. J’ai plusieurs objectifs comme le Sony 55mm 1.8, le Tamron 17-28mm 2.8, le Tamron 28-78mm 2.8 et le Sony 200-600 5.6/6.3.
Sur quels genres de couleurs ou de détails t’arrêtes-tu ?
J’aime bien avoir la mise au point sur un détail de vague, une lèvre qui tombe ou une goutte d’eau. J’essaie de plus en plus de faire ça, même dans les paysages, vraiment de mettre l’accent sur un point. Pour les couleurs c’est le bleu forcément, la couleur de l’océan, mais j’aime bien aussi le noir et blanc, parfois je trouve que ça ajoute quelque chose.
Quelle est ta conception de la photo de surf parfaite ?
Je dirais le plus gros possible, avec un énorme barrel et le surfeur le plus deep possible qui lève les bras.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
À la base c’est vraiment Clark Little. Parce que dans les Landes là on je surveillais on avait beaucoup de shorebreak, et c’était mon terrain de jeu quand j’étais gosse. Du coup forcément le surf ça va pas trop avec le shorebreak, parce que tu te fais éclater, mais c’est parti de Clark Little. Un gros shorebreak, c’est ce que j’aimerais faire de plus en plus.
Quelle est la meilleure session que tu aies vécu derrière l’objectif ?
Bah ça va être La Gravière, de toute façon pour moi c’est vraiment le meilleur spot français, celui que je préfère par rapport aux photos que je veux faire. Il y a eu une session en novembre-décembre, une des plus grosses sessions en aqua où j’ai été. Il n’y a pas eu beaucoup de vagues mais sur celles qui sont passées j’ai pu avoir deux à trois belles rafales sur des surfeurs. Je vais aller de plus en plus vers le surf de gros car ça m’apporte plus d’adrénaline.
Si tu devais choisir un seul spot dans les Landes ce serait celui-là ?
Oui, La Gravière sans hésiter.
Y a-t-il des spots que tu t’interdis de shooter, de peur de révéler des indications géographiques ?
Je dirais que oui. Il y a des endroits où je ne vais pas car si je ne connais pas grand monde sur place j’ai pas envie que les gens se demande ce que je fais là. Moi aussi je suis surfeur-bodysurfeur et je comprends qu’on ne veuille pas qu’il y ai des photos. J’essaie toujours d’expliquer que si je poste la photo je ne mettrai jamais sa localisation. Même sur mon site où je vends mes photos je ne mets aucun indice qui puisse révéler l’endroit exact. Les Landes de toute façon c’est toujours du sable et l’océan, il n’y a pas d’arrière plan à part la dune. Si besoin je me reprends à effacer les bâtiments, je recadre pour ne pas que ce soit identifiable.
Comment essayes-tu d’innover dans tes prises de vue ?
En fait avec tous les objectifs différents qui existent tu peux vraiment t’amuser en changeant d’objectif. Ensuite en changeant le point de vue : de face, de côté, de derrière … Pour l’instant, je n’ai pas encore de drone mais du dessus aussi peut-être plus tard. Je ne peux pas faire de photos sous l’eau car ici l’eau n’est pas assez claire, mais j’adorerais aussi aller dans les eaux turquoises comme Teahupoo pour faire des photos de dessous. En changeant de point de vue et avec tous les réglages d’un appareil photo il y a de quoi s’amuser.
Quelle est, d’après toi, la destination de rêve pour shooter ?
Teahupoo, du gros et de l’eau transparente. C’est une vague qui est à peu près toujours pareil, donc pour shooter, bien sûr c’est dangereux et il faut faire attention, mais tu restes à peu près toujours au même endroit. Et avec un zoom tu peux t’écarter et faire de belles photos avec moins de risques. C’est un shoot que je rêverais de faire.
As-tu déjà voyagé pour la photo ?
Pour la photo de surf pas vraiment. Dernièrement je suis parti aux Philippines mais c’était plus un voyage en amoureux avec d’autres envies. Je pense que très vite mon prochain voyage aura une case de deux-trois jours sur un spot de surf pour que je shoote. J’ai envie de changer d’endroit et de sortir de ma zone de confort pour progresser.
Y a-t-il des pros que tu rêverais de shooter ?
John John, c’est le genre de mec qui peut faire n’importe quoi sur n’importe quoi. Lui en plus va dans du shorebreak carrément, j’ai vu ça dernièrement sur une vidéo de lui. Le mec est tellement chaud il s’en fout, il va pas hésiter à se mettre dans deux mètres cinquante de break pour faire de belles images. Pour moi ce serait vraiment le shooting parfait.
Tu serais intéressé par la vidéo ?
Justement je commence à m’y mettre, car c’est plus viral au niveau des réseaux sociaux. C’est plus agréable à regarder qu’une photo. Même si en une image on peut tout comprendre à la situation en une fraction de seconde. Mais je veux le proposer dans mes services très prochainement, je suis en train de me former là-dessus.
Voilà désormais 3 photos de son portfolio décryptées techniquement !
Surfeur : Ian Fontaine
Location : La Gravière
Camera : Canon 1Dx
Objectif : Canon 16-35 2.8 II
Exif : 1/1600s – F8 – ISO 400
Mode : Manuel
Titre : Gravière on fire
Histoire : « 9 octobre 2018 pendant le Quik Pro. Plus belle session de ma vie à La Gravière je pense. 14h-20h avec des vagues de fous. Incroyable… »
Surfeur : Mathieu Crepel
Location : Secret spot
Camera : Sony a7r3
Objectif : ZEISS 55mm 1.8
Exif : 1/640s – F8 – ISO 100
Mode : Manuel
Titre : La ride avant tout
Histoire : « Fin de matinée brumeuse. Quelques bombes qui passent. Quoi ? Mathieu qui se met à l’eau ? Spectacle assuré ! Go direct à l’eau ! «
Surfeur : Julien Fontvielle
Location : Secret spot
Camera : Sony a7r3
Objectif : ZEISS 55mm 1.8
Exif : 1/20s – F20 – ISO 50
Mode : Manuel
Titre : Filé tubulaire
Histoire : « Courte et rapide session hivernale, inopinée, dans un des secrets spots landais avec Julien. Premier test de prise de vue en baissant la vitesse d’obturation tout en essayant d’avoir le sujet net. First try. »