Nous y sommes ! Le dernier événement de la saison où les surfeurs du Championship Tour sont réunis au complet est sur le point de commencer en Australie. Après la compétition, les athlètes seront scindés en deux par le cut de mi-saison. 22 hommes et 10 femmes resteront sur le Tour tandis que le reste des athlètes verra sa saison reléguée sur le circuit des Challenger Series, où chercher une nouvelle qualification. C’est à l’Ouest du pays, à Margaret River, qu’aura lieu cette échéance importante pour la suite de la saison, ainsi qu’une partie des qualifications olympiques . La compétition est très attendue dans la mesure où les résultats qui y seront obtenus seront essentiels pour l’avenir de nombreux surfeurs.
Lors des quatre premiers événements de la saison, un mélange de champions du monde et de nouveaux venus sur le Tour ont remporté des épreuves, s’assurant une avance confortable. C’est le cas par exemple de Carissa Moore, Filipe Toledo et Tyler Wright qui ont eu leur moment de gloire et se sont ainsi assurés (avec d’autres bons résultats en back-up) le passage du cut. Certains outsiders ont aussi bousculé la hiérarchie, comme Molly Picklum et Joao Chianca (tous deux actuellement premiers au classement), Caitlin Simmers ou Ethan Ewing qui ont eux aussi connu la victoire, devenant au passage des prétendants sérieux au titre mondial.
La compétition
Margaret River n’est pas une étape inconnue du calendrier de la WSL. Il s’agit d’une compétition unique puisqu’elle est l’une des (très) rares étapes du CT à proposer habituellement 3 spots bien distincts : Main Break, The Box et North Point.
Main Break est le spot où la plupart des séries ont lieu chaque année, notamment car il est le plus consistant. Cependant, la vague tube rarement et termine malheureusement sa course dans les rochers.
The Box fut surfée pendant le Margaret Pro pour la première fois en 2014. Une édition mémorable au cours de laquelle les surfeurs s’étaient affrontés dans des vagues de 4 mètres. Michel Bourez avait d’ailleurs remporté l’épreuve ! Il s’agit d’une droite très creuse aux allures de slab qui sature quand la houle est trop grosse. En revanche, lorsque la vague fonctionne le spectacle est au rendez-vous !
North Point est la jumelle de The Box. La vague tube très souvent et reste le spot de repli derrière Main Break. Comme la plupart des spots autour de Margaret River, il faut y faire attention aux rochers et (parfois) aux requins.
Cette année, l’édition accueillera 7 wildcards. Jerome Forrest, Jack Thomas (1er et 2nd des trials), Reef Heazlewood, Javis Earle, Carlos Munoz, Jacob Willcox et Bronte Macaulay. L’Australienne, qui a fait parti de l’élite mondiale de 2017 à 2021 et a fait plusieurs apparitions en intérim sur diverses étapes, peut potentiellement être dangereuse à Margaret. L’année dernière, elle y avait signé une 3e place, en sortant nulles autres que Stephanie Gilmore et Carissa Moore.
La waiting period commence dans la nuit de mercredi à jeudi. Les six heures de décalage horaire que nous avons avec cette partie de l’Australie font que la compétition pourrait être lancée aux alentours de 1h du matin heure française tandis que les dernières séries pourraient tirer jusqu’à 11h30-12h. Enfin une compétition australienne que l’on pourra visionner en partie sans faire de nuit blanche. À en croire les conditions annoncées, le premier call devrait être lancé dès le premier jour.
Un peu de maths
Actuellement, 11 surfeurs et 3 surfeuses ont passé le cut. Il reste donc la moitié des tickets à distribuer chez les hommes et plus de 2/3 chez les femmes. Ce sont les quatre meilleures performances de chaque athlète qui sont retenues pour déterminer leur nombre de points. Pour faire évoluer leur classement, les athlètes devront donc améliorer leur 4e résultat (le moins bon, qui rapporte donc moins de points) sur l’épreuve de Margaret.
Pour sa première année, Maxime Huscenot passera t-il le cut ?
En clair, Le Réunionnais peut commencer à y croire en atteignant la 5e place mais a besoin d’une 2nde place pour s’assurer le passage du cut. S’il atteint la finale, aucun de ses concurrents dans la même tranche de points ne pourra le rattraper. En revanche s’il est 5e, sa participation à la suite de la saison dépendra des résultats d’autres surfeurs (qui se devront d’être moins bons).
Le Réunionnais a eu du mal à trouver son rythme sur le Tour, mais il semblerait que l’Australie lui réussisse plutôt bien. En guise de rappel c’est à Snapper Rocks qu’il a signé sa meilleure performance l’année dernière sur les Challenger Series. Cette saison, après une 9e place à Bells Beach, l’espoir renait chez le Réunionnais, bien qu’il lui faudra faire mieux encore s’il veut rester sur le CT.
Avec une 5e place, le total du surfeur du team Olaian passerait à 9660 points, ce qui pourrait être suffisant compte tenu des résultats actuels chez les hommes. Mais si on rentre dans les détails, les choses se compliquent.
11 places sont encore à pouvoir sur le circuit masculin et le Réunionnais a justement 11 surfeurs devant lui au classement. 3 cas de figure se dessinent :
Avec une 5e place, il atteindrait le total de Rio Waida, actuellement 16e (9660 points, milieu de classement) et pourrait se qualifier si ceux qui le précédent (Italo Ferreira, Kanoa Igarashi, Seth Moniz, Ian Gentil, Samuel Pupo, Nat Young, Jackson Baker, Liam O’Brien , Kelly Slater, Barron Mamiya et Michael Rodrigues) n’atteignent pas les huitièmes de finale. Oui la liste est longue…
Avec une 3e place, Maxime atteindrait un total de 11 000 points. Dès lors, son passage serait plus assuré. Les surfeurs à surveiller seront dans son cas : Jake Marshall, Kolohe Andino, Carlos Munoz et Ezekiel Lau (ses poursuivants au classement) qui dépasseraient Maxime au classement avec une finale.
Avec une finale, Maxime est sûr d’être qualifié, puisqu’il attendrait un total de 12 715 points, soit 565 points sous le dernier qualifié actuel (Gabriel Medina).
Stephanie Gilmore a besoin d’une 3e place
La championne du monde en titre siège actuellement à la 9e place du classement notamment grâce à une belle 3e place à Bells, son meilleur résultat de la saison. Pour s’assurer de continuer son parcours sur le Tour, elle aura besoin d’une 3e place. En marge, une 5e place pourrait aussi lui suffire, à conditions que ses poursuivantes ne marque pas de performances importantes. Un classement plus bas la mettrait en danger vis-à-vis de ses concurrentes et compte tenu de son classement actuel très proche de la ligne de cut.
Un petit point statistique pourrait rassurer les plus inquiets pour l’Australienne. En 9 participations à la compétition de Margaret, Stephanie a fait une finale, 3 demi-finales, 3 quarts de finale et une huitième de finale. Le spot semble donc jouer en sa faveur…
Kelly Slater a besoin d’une 2nde place, mais une 5e pourrait faire l’affaire.
Si l’année 2022 de l’Américain avait commencé en force avec une vitoire au Billabong Pro Pipeline, son année 2023 n’a pas été marquée par de gros résultat jusqu’à présent. Le surfeur 11 fois champion du monde a fini trois fois 17e et une fois 9e (à Sunset Beach). Avec un total de 7310, Kelly doit faire une 2nde place pour passer le cut avec 13780 pts. Une 5e place pourrait lui suffire, mais son avenir sur le Tour restera alors dépendant des performances des athlètes qui sont proches de lui au classement.
Chez les femmes, elles sont 4 à nécessiter au moins une demi- finale !
Si ces quatre femmes ont déjà gagné des étapes ou prétendu au titre mondial, elles sont aujourd’hui susceptibles de quitter le Tour. Avec le cut, elles ont besoin au minimum d’une demi-finale pour commencer à y croire, et cela sans compter les performances d’autres surfeuses qui pourraient rivaliser à la leur. Brisa Hennessy a besoin a minima d’une 3e place, tout comme Courtney Conlogue (cette dernière avait déjà passé le cut grâce une demi-finale à Margaret en 2022). Lakey Peterson pourrait s’en sortir avec une 3e place, mais serait plus confortable avec une finale à son actif (l’Américaine avait déjà remporté la compétition en 2019). Enfin, Sally Fitzgibbons a besoin d’atteindre la finale et idéalement de remporter l’épreuve, une performance qu’elle avait effectuée en 2017. Si l’Australienne n’avait pas eu les résultats nécessaires au passage du cut l’an dernier, elle avait reçue une wildcard de la WSL liée à son ancienneté.
Johanne Defay, blessée en début de saison, n’a fait son retour sur le Tour qu’à Bells Beach, où elle a terminé 17e. Du fait de son absence aux premières épreuves, même une victoire risque d’être insuffisante du point de vue des points pour intégrer le top 10. En revanche, elle devrait pouvoir compter sur une wildcard de blessure, bien que celle-ci n’ait pas encore été annoncée. Affaire à suivre…
Les séries du premier tour
Le 1er tour masculin :
Série 1 : Caio Ibelli (Bré), Ian Gentil (Haw), Ezekiel Lau (Haw)
Série 2 : Ryan Callinan (Aus), Samuel Pupo (Bré), Jacob Willcox (Aus)
Série 3 : Griffin Colapinto (USA), Nat Young (USA), Reef Heazlewood (Aus)
Série 4 : Ethan Ewing (Aus), Jackson Baker (Aus), Jarvis Earle (Aus)
Série 5 : Filipe Toledo (Bré), Liam O’Brien (Aus), Jerome Forrest (Aus)
Série 6 : Joao Chianca (Bré), Kelly Slater (USA), Jack Thomas (Aus)
Série 7 : John John Florence (Haw), Seth Moniz (Haw), Carlos Muñoz (CRI)
Série 8 : Yago Dora (Bré), Kanoa Igarashi (Jap), Kolohe Andino (USA)
Série 9 : Leonardo Fioravanti (Ita), Italo Ferreira (Bré), Jake Marshall (USA)
Série 10 : Gabriel Medina (Bré), Rio Waida (IDN), Maxime Huscenot (Fra)
Série 11 : Connor O’Leary (Aus), Jordy Smith (AFS), Michael Rodrigues (Bré)
Série 12 : Matthew McGillivray (AFS), Callum Robson (Aus), Barron Mamiya (Haw)
Le 1er tour féminin :
Série 1 : Carissa Moore (Haw), Isabella Nichols (Aus), Sophie McCulloch (Aus)
Série 2 : Tyler Wright (Aus), Macy Callaghan (Aus), Johanne Defay (Fra)
Série 3 : Molly Picklum (Aus), Brisa Hennessy (CRI), Bronte Macaulay (Aus)
Série 4 : Caitlin Simmers (USA), Stephanie Gilmore (Aus), Lakey Peterson (USA)
Série 5 : Tatiana Weston-Webb (Bré), Bettylou Sakura Johnson (Haw), Courtney Conlogue (USA)
Série 6 : Caroline Marks (USA), Gabriela Bryan (Haw), Sally Fitzgibbons (Aus)
Article par Vincent Schwendt
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