Les frères Ledee ont scoré l’ouragan Larry aux Antilles
Un ouragan qui sur son passage aura provoqué heureusement plus de peur que de mal.
15/09/2021 par Marc-Antoine Guet
La culpabilité est la même à chaque fois qu’un ouragan se déclenche. Comment se réjouir de vagues scorées quand des personnes ont été tuées et que de gros dégâts sont à constater ? C’est impossible.
Pour le coup, pas ou peu de culpabilité à avoir puisque Larry aura provoqué sur son passage plus de peur que de mal. Du côté de Saint-Pierre et Miquelon, l’impact fut minime. Idem au Canada du côté de l’île de Terre-Neuve. Mise à part quelques branches arrachées, des lignes électriques tombées et des débris dispersés dans les rues, aucune victime ni aucun gros dégât ne sont à déplorer.
C’est donc sans problème que l’on peut se réjouir des vagues scorées du côté de Saint-Barth par Thomas et NoeLedee. Une île (la plus orientale des Caraïbes) que les frères jumeaux connaissent par coeur pour y passer la grande majorité de l’année. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers jours, les deux surfeurs du team RVCA se sont régalés.
Car oui, l’ouragan Larry a bien traversé les Caraïbes sur sa trajectoire vers la côte est des États-Unis.
Noe Ledee– « De base on avait une compet’ en France. On a vu que c’était flat et que ça allait être annulé. On a vu les forecast et on a vu qu’un gros swell arrivait sur Saint-Barth.On s’est dit qu’on ne pouvait pas rater ça. On a appelé Manuel et on a sauté dans l’avion. On est arrivé à Saint-Barth un jour avant. On a mis le réveil à 4h du mat’ et à 5h on était à l’eau. On a surfé 8h dans la journée et on a fait ça pendant 3 jours. Le jour le plus gros fut le 1er jour. On a surfé avec tous les anciens et les locaux au peak c’était top ».
Manuel Claudeville Morell – « J’ai été contacté par les jumeaux le vendredi 3 septembre. C’était flat en France et le Anglet Pro venait d’être annulé. A partir de vendredi, nous étions à seulement trois jours du swell généré par l’ouragan Larry, donc les prévisions étaient assez fiables pour organiser un départ. Le samedi matin j’ai fait un test PCR en espérant obtenir les résultats avant 24h. Mon vol étant le dimanche matin à 7h de Biarritz. Tout s’est fait très rapidement. J’ai commencé à bosser avec les jumeaux Ledee en 2017. Ils m’avaient proposé de venir shooter sur leur île natale mais à chaque fois j’étais occupé à filmer William Aliotti. Cette fois-ci, William était en trip aux Maldives. Pour une fois, j’étais à 100% dispo. Une fois sur place, tout s’est mis en route le lundi matin, le 6 septembre. L’ouragan était alors à 1 600 km de nous. Assez loin pour que nous soyons en sécurité et assez prêt pour générer un super swell. Il serait passé 900km plus prêt ça aurait été le swell de la décennie, il y aurait eu 3 mètres parfait. Au final on a eu un petit 2 mètres mais parfait aussi. La particularité de ces swells d’ouragans c’est qu’ils tournent sur eux-mêmes. L’orientation peut varier en quelques heures. On a donc commencé par une gauche de reef à 10 minutes à pied de la maison de famille des Ledee. Mardi matin rebelotte puis mardi après-midi la houle avait suffisamment tourné pour aller de l’autre côté de l’île. Ces houles sont tellement courtes que les deux frères étaient constamment pendus à leur téléphone avec leurs amis locaux pour être certain de faire le bon moove. Durant ces trois jours, nous n’avons fait que traverser l’île de long en large et en travers. Les Ledee ont tout donné, surfant jusqu’à 5 fois par jour mais ils ont bien fait. Ce n’est pas demain la veille qu’une aussi belle houle se pointera à Saint-Barth ».
Cerise sur le gateau, cet ouragan pourrait bien dans les heures qui arrivent nous apporter en Europe quelques vagues. Juste histoire de venir mettre fin à un été désespérément flat.
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